La revue de The Lancet sur la pollution de l’air et la santé, parue vendredi dernier, ne nous a pas laissé indifférents. Le rapport estime qu’un décès sur six en 2015 dans le monde était lié à la pollution, essentiellement à la contamination de l’air, mais aussi de l’eau et des lieux de travail. Ce taux représente trois fois plus de morts que celles causées par le sida, la tuberculose et le paludisme réunis. La situation est très alarmante. En effet, le rapport évalue que les maladies causées par la pollution ont été responsables de 9 millions de morts prématurées en 2015.

Il est clair qu’il faut agir. Des jeunes, des organismes et des associations luttent déjà dans ce sens dans l’ex-province d’Antsiranana mais la population tout entière reste la plus grande cible.

Il existe des pratiques quotidiennes que l’on minimise mais qui contribuent à la pollution de l’air.

Informons-nous ensemble

Pour toucher et sensibiliser la population, il faut d’abord connaître l’origine des polluants qui contaminent l’air que l’on respire tous les jours. Il existe des polluants naturels et des polluants artificiels. Ces polluants ont tous les deux des effets néfastes sur l’environnement puisqu’ils favorisent le réchauffement climatique. Ils provoquent également des maladies respiratoires chez les êtres humains, et contribuent aux 16% de l’ensemble des décès dans le monde indiqués dans le rapport de The Lancet.

Ce qui nous intéresse en particulier ici, ce sont les polluants artificiels, ceux qui sont générés par les activités humaines. Les particules, les oxydes d’azote, les composés organiques volatils et l’ozone sont aujourd’hui les polluants les plus préoccupants.

Culture sur-brulis
Culture sur-brulis

De quoi s’agit-il au juste ?

  • Les particules ont des effets importants sur notre santé, et sur l’environnement. En général, elles sont émises par les véhicules lorsqu’ils brûlent leurs carburants. Et ces émissions sont plus importantes en zone urbaine. On émet également des particules lors de la combustion du bois, soit dans les chauffages au bois soit lorsqu’on brûle nos déchets verts. Un exemple très simple c’est quand on brûle nos déchets après avoir balayé la cour. Cette méthode est pratique car nous supposons qu’en brûlant les déchets (les feuilles mortes, les bois secs, la peau des légumes et fruits, plastiques…) nous les éliminons et les évacuons. Pourtant ce que nous faisons, c’est relâcher davantage de particules dans l’air. C’est un geste encore très présent dans les villes urbaines et rurales.
  • les oxydes d’azote sont des gaz émis par les voitures, les gazinières et l’utilisation des gaz, les chauffe-eau, les chauffages au bois, la fumée de tabac… En zone urbaine, on observe souvent un pic de pollution vers 9h lorsque le trafic est le plus intense. En pleine ville on peut sentir cette odeur résultant des gaz des voitures et d’un peu de brulure. On peut aussi constater des brouillards causés par ces polluants. Cela montre à quel point notre air est pollué.
  • les composés organiques volatils contribuent à la formation de l’ozone dans notre atmosphère. De nombreux matériaux de construction, de décoration et des produits d’entretien libèrent des composés organiques volatils dans nos habitats. Ils sont principalement émis par le chauffage au bois, les transports, la fumée de tabac, la cuisson des aliments (la fumée qui en dégage)… Il est conseillé d’aérer souvent nos logements afin d’évacuer les polluants qui s’y trouvent.

Agir immédiatement et au quotidien

Il est vrai que nous ne pouvons pas que compter sur l’État et les entités spécialisées dans la protection de l’environnement, qui luttent contre le réchauffement climatique et les émissions des polluants. C’est tout le monde, toute la population, et ensemble que nous devons agir. À commencer par moi-même. C’est dans cette vision que nous, Koragna agny, commençons notre action par des activités d’information du public sur les effets néfastes de l’air pollué (comme le décès prématuré indiqué dans la revue de The Lancet), et sur les gestes à adopter au quotidien. La pollution de l’air (extérieur et intérieur) est responsable à elle seule de 6,5 millions de décès chaque année, principalement à travers des maladies non transmissibles comme les maladies cardiaques, les AVC, le cancer du poumon et la broncho-pneumopathie chronique obstructive.  Nous souhaitons également sensibiliser la population aux gestes que l’on estime parfois non nocifs mais qui causent ces polluants, comme l’utilisation de pesticide pendant le jardinage.

Nous étalons ces séances d’information/sensibilisation sur toute l’année avec nos jeunes bénévoles, dans la ville de Diego-Suarez, et les autres grandes villes de l’ex-province d’Antsiranana. Malgré la difficulté d’accès des zones rurales, notre stratégie est de les atteindre progressivement par des campagnes ponctuelles.  Nous fournissons à nos jeunes bénévoles les équipements nécessaires pour réaliser leur mission convenablement.

Nous reviendrons sur les détails de ces missions ultérieurement.

Si vous souhaitez également vous mobiliser avec nous et apporter votre part de contribution pour préserver un environnement sain et lutter contre le réchauffement climatique veuillez nous contacter. Nous sommes persuadés que la majorité de la population agit par manque d’information. Notre objectif est d’aboutir à des changements positifs dans les pratiques courantes de ces populations en leur apportant la bonne information.