Transformation des ordures ménagères et déchets organiques à Diego-Suarez : l’engagement d’Emile Jaosoa
Avec l’initiative de nettoyage et de sensibilisation dans la ville de Diego Suarez, nous nous sommes demandé comment gérer les ordures une fois ramassées. C’est de cette manière que nous avons rencontré Emile Jaosoa. Emile est un jeune gérant de la Société de Collecte et de valorisation des Ordures Ménagers de la ville de Diego Suarez(S.C.O.M). Créée en 2014, la SCOM a pour mission de collecter, trier et transformer les ordures ménagères et les déchets organiques.
Un parcours bien tracé
Notre activiste environnemental a effectué des études en gestion des déchets. Voulant à tout prix mettre ses expériences au service des jeunes et au développement durable, il est revenu dans sa ville natale, Diego-Suarez, après ses études afin de mener un combat qui lui tient à cœur : la protection de l’environnement. Il a donc commencé par créer une association de jeunes pour sensibiliser les jeunes de la place Kabary aux effets néfastes du réchauffement climatique mais également pour lutter contre la délinquance juvénile.
Ensuite, avec l’aide des membres de son association, il a réhabilité son garage pour le transformer en mini centre culturel ou les jeunes peuvent échanger et exprimer leurs talents musicaux. Ces rencontres musicales dans l’ancien garage sont très vite devenues le meilleur prétexte pour sensibiliser les jeunes à la dégradation du climat causée par les activités humaines.
Un pas après l’autre, Emile Jaosoa et ses jeunes camarades ont construit un terrain de basket dans le but d’attirer le maximum de jeunes possibles. Et c’est ainsi que tout a commencé. Lui et son groupe organisent désormais des journées de nettoyage dans la ville de Diego Suarez. Ils sensibilisent les habitants sur les bienfaits d’un climat stable. Ils ont également crée un espace vert dans la ville, dans lequel ils transforment des matériaux usagés comme les sièges de toilettes, en banc de terrasse. Tout comme les meubles du centre culturel vert d’ailleurs, qui sont totalement fabriqués à base de déchets recyclés.
Les déchets, matière première du futur
La SCOM rachète les capsules et bouchons usagers auprès de jeunes marchands ambulants à 5 000Ar (environ 1,5 €) le kilo. Ces capsules et bouchons sont ensuite transformés pour réaliser des fresques, des objets décoratifs tels que les bougeoirs. Quant aux sachets et autre objets plastiques, ils sont également récoltés par la société dans le but de les transformer en pavés, en briques et en dalles qu’Emile et son équipe projettent d’utiliser pour boucher les canalisations à ciel ouvert dans la ville de Diego Suarez.
Et ce n’est pas tout, les pneus usagés de tous les pneumatiques de la ville sont également ramassés par la SCOM et transformés en de jolies banquettes. Les couches bébé usagées sont elles aussi récupérées et réutilisées pour leur forte capacité d’absorbation d’eau. Elles sont utilisées dans les pépinières de cocotiers et autres plantes que la Société cultive dans toute la ville. En ce qui concerne les déchets organiques récoltés, ils servent pour la plupart du temps à fabriquer du compost.
Zéro déchets, zéro difficultés alors ?
Pour pouvoir réaliser ces tâches correctement, la société offre divers services comme le déménagement et les services de transports permettant d’augmenter ses ressources. Emile Jaosoa est aussi animateur et sensibilisateur sur l’écosystème en dehors de son titre de consultant en environnement.
La principale difficulté que la Société rencontre est relative au transport. Pour les campagnes de ramassages, Emile est obligé de louer des camions à des prix exorbitants. Le ramassage s’effectue trois fois par semaine et les jeunes qui participent à ces collectes sont payés par campagne.
Melizah Memena