Après près d’une semaine de coupure, la déviation après le pont de Mananjeba, à 12 km d’Ambilobe, Région DIANA, est praticable depuis hier et encore ce matin du 18 février. La circulation des biens et des personnes et les activités économiques liées à l’accessibilité subissent depuis plus de 3 ans les désagréments liés à ces dégâts de la route nationale 6 en saison des pluies.

La RN6 dans le Nord de Madagascar © Le Routard
La RN6 dans le Nord de Madagascar © Le Routard

En cette période, le paysage change quasiment tous les jours et il convient de se renseigner quotidiennement de l’effet des précipitations et des crues de rivières. Et malgré des travaux d’urgence ponctuels, le risque de rester bloqué pour une période indéterminée est toujours présent pour ceux qui s’y aventurent, et ce jusqu’à début avril et selon les caprices de la météo.

Une solution temporaire est la pratique du transbordement: si le niveau d’eau le permet, pirogue, coque et radeau de fortune font la connexion d’un point à un autre. Ensuite, taxi moto et taxi brousse prennent le relais. Une aubaine pour ces petits transporteurs. Par contre les taxi-brousse “réguliers” accusent jusqu’à 50% de moins pour leur chiffre d’affaire. Le prix du transport de personnes augmente en moyenne de 10 à 15 000 Ariary par rapport à la saison sèche, d’où une réduction de la clientèle. Les véhicules font également moins de rotation et changent de circuit pour desservir juste une partie de la route. Certains préfèrent même cesser temporairement leur activités « Je n’arrive plus à remplir mon minibus au départ de Diégo, j’ai préféré arrêter jusqu’à ce que l’accès soit rétabli » explique Jimmy Be, propriétaire et chauffeur de taxi brousse faisant la connexion Diégo-Ankify. En saison sèche, son carnet de réservations est rempli au moins 24 heures à l’avance.

Les plus pénalisés sont les chaînes de distribution dépendant des poids lourds: PPN et marchandises en gros, carburants, et l’industrie de boissons et bières. Cette situation se répercute par une inflation saisonnière dans les marchés locaux et les grandes surfaces pour les produits non produits sur place.

Ces problèmes de connectivité créent un manque à gagner considérable pour les opérateurs et la population de la Région, quoique difficilement mesurable. Nul besoin de rappeler à quel point sont attendus les grands travaux de la RN6, annoncés pour cette année en coopération avec l’Union Européenne.