Deux organisations de la société civile malgache sont récemment remontées au créneau en opposition à la mise en œuvre de l’exploitation des mines d’ilménite et de zircon par la multinationale Base Toliara, dans la zone de Ranobe, région d’Atsimo Andrefana. Dans un communiqué en date du 17 mars adressé au Président de la République et au Gouvernement, le Centre de Recherches et d’Appui pour les Alternatives de Développement – Océan Indien (CRAAD-OI) et le Collectif de défenses des Terres Malgaches TANY ont relayé la voix du mouvement qui revendique l’arrêt définitif du projet minier Base Toliara.

Mineurs artinanaux (illustr) © La Tribune Madagacar
Mineurs artinanaux (illustr) © La Tribune Madagacar

Cette prise de position s’est affirmée dans la foulée des décisions de suspension temporaire d’une partie des recherches sous-marines liées à ce projet, suite à la visite du Ministre des Mines sur place le 16 et 17 mars.

Les dernières mesures prises par les autorités malgaches seraient encore trop mitigées selon les organisations activistes. Ainsi que le soulève la coordinatrice du CRAAD-OI, Zo Randriamaro “Le président de la République a l’opportunité de réparer cette erreur du passé en arrêtant définitivement ce projet minier.” La dite “erreur” remonterait à l’octroi de permis minier en 2012, durant la période de Transition. Base Toliara a depuis bouclé ses études de faisabilité et la phase de consultations publiques. Les collectivités locales avaient confirmé leur adhésion au processus en août 2018. Le projet avance actuellement sur le design de l’implantation et de l’exécution du projet, avec 1500 créations d’emplois directs à la clé et 75 millions de dollars US d’investissement initial. Le volume du gisement est estimé à 560 000 tonnes d’ilménite dont 6,5% de métaux lourds. Le permis de Base Toliara englobe 2500 ha d’exploitation.

L’enjeu de l’arbitrage au cœur duquel se trouve ce projet est important. D’un côté, les écosystèmes et des filières sensibles déjà fragilisés par les changements climatiques  risqueraient de subir le coup de ce projet d’exploitation minière. D’un autre côté,  le projet pourrait propulser Madagascar dans le top 5 des pays producteurs d’ilménite au monde.