La vanille reste le principal produit agricole pourvoyeur de devises pour Madagascar, selon le rapport de Salva Terra publié en mars. Les quatre principaux pays clients de Madagascar ces dix dernières années sont la France (34.2% du volume exporté), les États-Unis (28,8%), l’Allemagne (13,4%) et le Canada (9,4%). L’or vert a ainsi contribué à 7% du produit intérieur brut en 2018 à raison de 855 millions de dollars rapporté en gousses et extrait, soit une augmentation notable de 20% de la valeur exportée par rapport à 2017. Une performance non égalée dans d’autres secteurs mais qui demeure fragile.

Vanille bourbon, Madagascar
Vanille bourbon, Madagascar

Le constat de défauts de qualité en bout de chaîne de commercialisation pose des problèmes récurrents. La sonnette d’alarme a été tirée plusieurs fois face à cette perte de crédibilité et de qualité des produits : des négociants se plaignent ces trois dernières années de traces de pesticides et de nicotine dans des lots de vanille bio.

Cette problématique de la qualité est liée en amont à la gouvernance  de la filière.  90% des 3000 préparateurs et collecteurs estimés exercent dans l’informel, dissipant ainsi ces retombées pour les finances de l’État. Ceci favorise un environnement d’insécurité et de spéculations, gérées vaille que vaille d’une campagne à l’autre et alimentant les faits divers.

Bien que la Grande Île produise près de 80% de la vanille naturelle consommée dans le monde, le marché de la vanille artificielle est en expansion et absorbe 10 fois plus du volume de produits synthétiques que de “naturel”. Deux procédés sont connus à partir de composés de pétrole ou de sucre fermenté : la recherche et développement s’oriente vers les alternatives à un produit qui devient de plus en plus cher.